Charles-Noël, les Thaïlandaises et les pieds de lit

Publié par lalettrealulu le

À la rédaction de La Nouvelle République, à Blois, on se souvient avec délectation d’une anecdote dont la modeste révélation avait profondément irrité le préfet C.-N. Hardy. Giscard l’ayant chargé de recevoir deux princesses thaïlandaises de passage en France, Charles-Noël s’exécute, les transporte dans les châteaux de la Loire avec un convoi d’une dizaine de voitures officielles auréolées de motards toutes sirènes hurlantes. Lors du dîner à la préfecture, les princesses exigent escargots et foie gras, absents au menu prévu. Charles-Noël s’exécute, fait mander dare-dare ces mets fins chez les grands chefs en ville. L’heure du coucher des dames arrive, nouveau caprice : le protocole thaïlandais impose aux caméristes de dormir un cran plus bas que leurs maîtresses. Charles-Noël s’exécute. Fait réquisitionner nuitamment le menuisier de la préfecture, pour scier illico les pieds de lit des dames de compagnie. Le surlendemain, la presse conte cette histoire de pieds mutilés. Le rire des uns a déclenché l’ire de Charles-Noël.

Catégories : N°4 – mai 1996