Jean-Paul au pays des mogettes
Visitation
Deux heures trente chrono ! Lulu dévoile le timing d’enfer de la visite papale en Vendée.
S’il ne glisse pas sur une savonnette, s’il ne se prend pas les pieds dans une carpette, s’il n’a pas d’accident de mobylette, Jean- Paul II sera parmi nous le 19 septembre. Enfin, parmi les Vendéens. À Saint-Laurent-sur-Sèvre précisément. Une visite éclair, soumise à un timing d’enfer, qui risque de décoiffer les quelques centaines de happy few invités pour ce grand raout en l’honneur de Grignon de Montfort*. Épinglez vos voiles mes soeurs, ça va pulser.
Jean-Paul descendra du ciel à 16h55 précises. Son hélicoptère se posera dans les jardins de la communauté des sœurs de la Sagesse. Il s’engouffrera aussitôt dans sa papamobile pour franchir les 300 mètres qui séparent le couvent de la Basilique, devant une foule de scolaires et d’habitants de la commune triés sur le volet. Jean-Paul s’adressera à ses groupies pendant cinq à dix minutes, avant de saluer furtivement une délégation d’officiels et d’entrer dans la Basilique où l’attendront les employés les plus méritants de sa succursale Ouest : mille deux cents religieux, garçons et filles confondus. Après leur avoir rappelé les principes de la grande maison – le protocole compte une petite trentaine de minutes –, il présidera la cérémonie des vêpres avant de remonter vers le ciel, à 19h25 précises, dans l’hélicoptère qui sera venu se garer devant la porte. Tout est soigneusement minuté et Mgr Garnier, l’évêque de Luçon, n’est pas peu fier d’avoir décroché les cinq minutes accordées aux autochtones et qui n’étaient pas prévues au programme initial.
Certes Monseigneur, mais le petit salut aux officiels à travers une vitre blindée fait quand même un peu mesquin. M. le vicomte pourrait se vexer. Gageons que d’ici septembre, Philippe réussira à négocier un petit serrage de louches devant les caméras. Histoire de faire oublier la visite papale avortée qu’il escomptait pour le bicentenaire de la réaction. On a sa dignité.