La prison condamne les douches

Publié par lalettrealulu le

Pension

Début mars, 107 cellules de la Maison d’arrêt de Nantes ont vu changer toutes leurs serrures défectueuses, pourtant neuves il y a sept ans. Une simple poussée d’un détenu suffisait à les ouvrir sans clé. Il y a trois ans, le directeur de l’établissement pénitentiaire s’est plaint de la rénovation datant de 1988, qualifiant la prison de « véritable gruyère » après une tentative d’évasion : un pensionnaire avait creusé le faux plafond avec un banale petite cuillère. Dernière révélation, un champignon microscopique ronge les parties en bois. Deux travées de douches ont été condamnées et le plancher d’un vestiaire s’est écroulé. Le syndicat du personnel pénitentiaire ironise en fournissant un bon conseil aux taulards : ne creusez plus. Pour s’évader attendre que tout s’effondre. À condition de sortir vivant des gravats.

Catégories : N°4 – mai 1996