Vautours et corbeaux du vignoble
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Les professionnels de la viticulture ont préconisé des tarifs de vente du muscadet. Mais cet accord sur les prix est bafoué. Quelques vautours, courtiers et négociants (poussés en amont par la grande distribution) achètent du vin sous ces cours officieux, ciblant les viticulteurs criblés de dettes. La barrique de sur lie de 225 l devrait être vendue par le viticulteur 2000 F, elle est bradée entre 1 700 et 1 800 F, soit les prix de 1984. Évoquant « la concurrence dévastatrice qui pille l’économie de notre vignoble », la Fédération viticole écrit à ses adhérents « nul ne profitera de la faillite de son voisin (…) Merci de nous tenir au courant des propositions de marché qui vous sont faites ».
« C’est un véritable appel à délation », s’insurge le « vigneron d’art » Louis Métaireau. « Il y a 30 % de viticulteurs en difficulté. On ne cherche qu’à échapper à la spirale de l’effondrement des prix », commente Yves Bourse, directeur de la Fédération viticole. Les corbeaux auront-ils la peau des vautours ?