Saint-Séb invente l’école électrique

Publié par lalettrealulu le

Corridor

Ambiance électrique à Saint-Séb, quartier La Fontaine. Joël Guerriau, maire UDF, s’apprête à construire une école primaire sous haute tension : 63 000 volts grésillant joyeusement au-dessus d’un nid d’écoliers, la perspective fait l’effet d’un électrochoc et certains parents voudraient bien court-circuiter le projet. « La proximité des lignes EDF ne serait pas sans risque », affirment-ils documents en mains. Outre les dangers d’électrocution par accident, outre des cas d’eczéma et d’insomnie dus au champ électromagnétique, plusieurs rapports scientifiques étrangers constatent un accroissement des tumeurs et des leucémies chez les enfants qui vivent dans les « corridors électriques ».

En l’état actuel des recherches rien n’est prouvé, mais les scientifiques, qui ne voient pour l’heure aucun moyen de « déterminer rapidement qu’il n’existe absolument aucun risque pour la santé », recommandent « l’évitement par précaution ».

Dans le doute, abstiens-toi : une règle de bon sens reprise récemment par le législateur*. Un document technique du ministère de l’Éducation nationale rappelle « qu’il convient bien sûr d’éviter la proximité des lignes à haute-tension. »

À Saint-Séb, l’école doit ouvrir pour la rentrée de septembre 97. « La mairie nous met devant le fait accompli » grognent les parents survoltés, « alors qu’il existe un autre terrain communal disponible pour bâtir cette école. » Les gens ne sont jamais contents.

*La loi de protection de l’environnement du 2 février 95 rappelle ce « principe de précaution » en l’absence de certitudes.