Monsieur d’Inville, rendez l’argent !

Publié par lalettrealulu le

Rapportage : plus fort que Xavière !

Impôts locaux : ne cherchez plus ! La Ville de Nantes a casqué 892 352 F un rapport bidon. De quoi déboulonner Xavière du livre des records.

Écrivain en vue, Xavière Tibéri se fait payer chèrement ses pages. Nantes enfonce le record, avec un texte à la légèreté inversement proportionnelle au prix : l’étude de faisabilité pour un projet de « Cité des Médias ». Les 30 modestes pages de cette « étude » qui sonne creux ont été commandées entre officines sous tutelle du maire et facturées 892 352 F. Vous avez bien lu. Heureux rédacteur ? Jean Amyot d’Inville, aujourd’hui directeur du Centre de communication de l’Ouest, Tour Bretagne.

Le « rapport » fut commandé en janvier 1991 par Nantes Atlantique Développement (président Jean-Marc Ayrault) à la société « Nantes TV câble » (président Patrick Mareschal, 1er adjoint du premier). « Le contenu du document remis fin 92 est d’une qualité qui ne justifie pas le coût payé » note avec euphémisme la Chambre des comptes en février 95. Qui épingle un recensement très bref des besoins et attentes des partenaires (apparemment limité à une liste d’adresses), une définition elliptique du concept, et une imprécision des conclusions. À 29 745 F la page, Nantes est près de cinq fois plus cher que le rapport bidon de la première dame de Paris. Xavière, ptit bras ! Vas‑y Jeannot, t’es l’meilleur !

Quand on lui demande à quoi a correspondu ce montant, Jean Amyot d’Inville essaye un « je ne me souviens plus » peu convaincant. Ne serait-ce pas une indemnité déguisée pour résilier son contrat de directeur du palais des Congrès, signé sous la municipalité Chauty ? « Peut-être bien, je ne sais plus. C’est vieux, tout ça. J’aurais peur de dire des bêtises… Il faut interroger Nantes Atlantique Développement ». Qui renvoit aussitôt la patate chaude à Patrick Mareschal. Qui est débordé : en quinze jours, il n’a pas trouvé une minute pour répondre. Le cabinet du maire adopte le même silence assourdissant.

Qu’a fait Jean Amyot d’Inville de ce pactole ? Mystère et boule de comm’. D’autant qu’il n’a pas besoin d’un centime pour s’adonner à ses passe-temps favoris : outre le tennis et la marche, il a noté dans l’annuaire des « 444 Têtes de Loire-Atlantique » que ses passions sont « plaisanter au bureau, se moquer des snobs, éplucher la salade » mais aussi* « concrétiser des projets à priori irréalisables ». Concrétiser des honoraires à priori, c’est déjà pas si mal.

* dans l’édition de Mayenne