Couëron : la droite adopte la position du démissionnaire
L’opposition du conseil municipal de Couëron a réinventé l’autodissolution collective chère à Chirac, avec autant de brio que de panache, puisque ce sont non seulement les sept élus « Couëron demain » qui ont démissionné fin juin mais également les vingt-six autres candidats de la liste divers droite, qui eux, n’avaient pourtant pas été élus…
Une démission de masse décidée en représaille du « manque de respect et de considération » de la majorité « socialo-communiste » suspectée en outre d’utilisation « douteuse » des fonds publics affectés au plan pluriannuel d’investissement. Dans un tract distribué à la population, les élus démissionnaires n’y vont pas avec le dos de la cuillère : « 350 millions de centimes gaspillés, peut-être pas pour tout le monde ! Durant notre mandat, nous préférions la collaboration entre élus et services municipaux, il est vrai que nous n’avions pas à financer de parti politique ». Interrogés sur ces insinuations, les signataires se font moins précis : « Chacun est libre de l’interpréter comme il veut… C’est vrai qu’il aurait peut-être fallu développer davantage. » Une libre interprétation qui leur vaut quand même une plainte pour diffamation de la majorité municipale dirigée par Jean-Pierre Fougerat.
Comme quoi, à vouloir tirer plus vite que son ombre, on risque toujours de se mettre une balle dans le pied. Résultat des courses : le conseil municipal de Couëron se retrouve sans opposition jusqu’en 2001, celle-ci devant désormais se contenter des bancs du public, en attendant ceux du palais de justice.