La droite la plus nantaise du monde
Millénarisme
« L’alliance » UDF-RPR a mis au point une stratégie d’enfer pour reconduire Ayrault à la mairie en 2001. Le scénario qui tue, une sorte de mythe de Sisyphe version manga.
Incapable de remonter la pente électorale depuis qu’elle a perdu la mairie, l’opposition profite de sa relative embellie des régionales pour se refaire la façade d’ici la fin du deuxième jean-marcat. En commençant par passer Elisabeth Hubert au vitriol, histoire de changer de trombine, par exemple pour celle de l’UDF Jean-Luc Harrousseau. « Pas question de désigner un leader aujourd’hui », déclare « le nouveau chef de file de l’opposition municipale*» qui laisse ses petits camarades s’occuper du sale boulot : « Nous n’avons pas vocation à perdre tout le temps aux élections municipales à Nantes (…) Élisabeth Hubert a tenté sa chance aux dernières élections, cela s’est traduit par un échec cuisant. Nous sommes obligés de dire qu’il faut tourner la page**» claironne Jean-Pierre Bazin, officiellement « compagnon » RPR de Babeth.
Les homériques négociations en vue des régionales ont au moins mis tout le monde d’accord sur un point : pas question de prendre Hubert sur la liste, d’autant plus qu’on la sait intéressée par la Région, la seule élection gagnable à coup sûr pour la droite. « L’emmerdeuse », comme l’appellait Guichard, est priée d’aller voir ailleurs si Chirac n’y est pas, tandis qu’un « club des six » verrouille toutes les composantes de la droite, Papon, Brisset et Harrousseau pour l’UDF, le RPR avec Bazin sans oublier les indispensables CNI Du Roscoät et villiériste Chéreau, chargés de ratisser le plus à droite possible. Bref, tous ceux qui doivent leurs sièges à la liste Hubert en 95, mais sans Hubert. Une petite humiliation destinée à bien faire comprendre au microcosme militant et patronal qui commande désormais à droite.