Jean-Claude fait son coup à l’avance
Grosso domotique
Les maisons vendéennes ont failli pouvoir ouvrir portes et volets à coups de zapettes et d’yeux électroniques. Un électricien de Saint-Hilaire-de-Riez, qui cherchait des financements afin de lancer une entreprise de domotique, est allé voir le conseiller général du coin, Jean-Claude Merceron. JCM lui propose de créer une société en plaçant quelques membres de sa famille comme actionnaires. Le fiston Jocelyn Merceron est donc bombardé pédégé de la S.A. Atlantique Concept, créée en mai 1991.
Deux ans plus tard, la boîte a mangé plus de la moitié de son capital et aurait dû déposer le bilan. « J’avoue avoir quelque peine à le dire puisque tout cela est bien loin, et que je n’en étais pas le responsable », plaide aujourd’hui JCM. Le responsable était son fils, ils ne devaient pas se parler à cette époque. Pour déjouer la faillite, le capital est quadruplé, passant à 2 MF, grâce aux apports de JCM pour 900 000 F, d’un de ses copains golfeurs et d’une société suisse, Straskstrom Elektronik, dont on se demande ce qui l’a poussée à investir en France dans une boîte aussi plombée. A moins que des capitaux placés en Suisse n’aient trouvé ce biais pour revenir en Vendée… Juste avant la recapitalisation, le Conseil général a octroyé le 6 mai 1994 à l’entreprise dirigée par le fiston de JCM une avance de 200 000 F sans intérêts et une aide pour la « définition et le suivi des objectifs stratégiques » de 85 000 F, au titre de la création d’entreprise « dans le cadre d’un programme qui s’adresse aux entreprises de moins de cinq ans » explique le conseil général.
Lancée trois ans auparavant, la société est en quasi-faillite ! Cette habituelle schizophrénie des fonctions dont souffre JCM a eu un répit : il s’est absenté pour cette séance de la commission permanente du Département mais cette aide était selon lui « parfaitement légitime » et « son vote n’aurait pas changé le sens de la décision ». Mais badaboum, le 10 février 1997, Atlantique Concept dépose quand même le bilan. Et l’aide ? « Je ne me suis jamais préoccupé de ce remboursement, que l’on ne m’a pas demandé », dit JCM. Le Conseil général a bien failli oublier de réclamer son dû en se faisant inscrire in extremis parmi les créanciers. L’avance tourne au subside en pure perte, et personne au « Château » administré par le probe Philippe de Villiers ne tique, ni ne domotique. Pour cette technologie de pointe, le Vicomte a perdu son avance.