Les flics ont le permis à poings
Baston Labaffe
L’histoire qui suit n’a jamais existé. En tous cas jamais existé officiellement, l’institution policière n’en ayant aucune trace écrite. De quoi de quoi, quelle bavure ? Le 24 juin dernier en plein cœur de Nantes, un peu avant minuit, un quidam découvre que trois agents de la police nationale sont en train de verbaliser sa BX pour stationnement gênant sur passage piétons. Il essaie de discuter l’amende. Les policiers se montrent illico très énervés. Le simple stationneur gênant ne comprend pas ce qui lui arrive, se retrouve menotté dans le dos, couché par terre à l’arrière du véhicule de police et bourré de coups de poings. Déposé au CHU, il est seul avec ses trois gardiens dans une pièce et les coups pleuvent encore. Il ne subit aucun test d’alcoolémie, et se voit embarqué finalement au commissariat central, où on le jette dans une cellule. Jusqu’au lendemain à 7 heures du mat’ où il est flanqué dehors sans avoir été soigné. Un médecin généraliste et l’hôpital établissent deux certificats constatant des lésions. Six jours plus tard, les douleurs persistant, un autre médecin du CHU constate une fracture fermée du poignet droit. Le citoyen bras cassé écope de 26 jours d’arrêt de travail. Mais au commissariat, la nuit au gniouf a été offerte gratuitement, sans procès verbal ni facture. Ce qui revient à un délit d’hôtellerie clandestine. À quand une descente de police pour coffrer les présumés innocents ?