La transhumance safarienne
Safariboles
Macaques, gnous et zèbres du Safari-Parc de Port-Saint-Père ont échappé de peu au régime mogettes. Mais il n’ont pas échappé à Jean-Claude Merceron. A la fin des années 80, le projet était initialement prévu en Vendée, et son conseil général acquit une cinquantaine d’hectares à Landevieille et La Chapelle-Hermier pour accueillir bestioles et bâtiments. Jean-Claude Merceron ne voit aucune raison pour que son mandat de conseiller général entrave ses plans d’architecte. Il planque son écharpe d’élu au fond de sa poche pour sortir une étude de faisabilité, des plans et des devis de constructions à confier aux « Bâtisseurs de la Vie », la société menée par son fiston Jocelyn Merceron. Papa est par ailleurs administrateur de la caisse du Crédit agricole de Vendée, banque qui finance le projet*.
Ce joyeux mélange de casquettes, les juristes appelleraient ça délit d’ingérence, ou d’autres noms désagréables qui gâchent les dîners en ville et fâchent les réceptions au château. Philippe de Villiers prend peur et préfère refourguer au Conseil général de Loire-Atlantique ce projet tout ficelé de fil blanc de zoo paysagé. Jean-Claude Merceron, qui suit le dossier comme une ombre au tableau, dégote la mission d’architecte. Fiston, lui, construit les huttes du « village » africain. Le beau-frère décroche le marché des peintures. Aux réunions de chantier, ça permet de causer famille. Ou de danser la safaridondaine.
* Le directeur général du Crédit Agricole de Vendée est alors Pierre Hériaud jusqu’à son élection comme député du pays de Retz en 1993.