La tentation selon saint François-Régis
Il y a trois ans, la disparition d’Hersant avait permis à François-Régis de rappeler quelques principes* aux papivores sans foi ni loi. Se plaçant sous les auspices de Pierre-Henri Teitgen, résistant et fondateur d’Ouest-France à la Libération, il n’oublie pas « qu’il s’agissait alors de créer ou de restaurer des journaux qui ne soient pas considérés d’abord comme des entreprises commerciales (…) On voulait, en même temps, rendre impossible la formation de groupes de presse ». Hélas, triste Babylone moderne, le monde réel l’a rattrapé : « Aujourd’hui, la presse, la radio, la télévision sont considérées comme des industries et, comme telles (…) se trouvent contraintes de rechercher le profit. » Contraint de devenir milliardaire, François-Régis déplorait aussitôt que, « pour faire ce profit indispensable, la tentation est grande aussi de recourir à la logique industrielle qui conduit à la concentration mais alors on réduit le nombre de ceux qui débattent. Ce n’est pas cela qui enrichit le dialogue démocratique… » Moralité : on ne peut pas tout enrichir à la fois.