Dépotoir de là que j’m’y compromette

Publié par lalettrealulu le

Période déchet

Une décharge, ça se signe, non ? Et Dieu, dans tout ça ?

Il y a des vaches pistonnées à qui l’on offre la télé sans leur réclamer la redevance. Aux Herbiers, un paysan a récemment trouvé un vieux téléviseur qui marche même pas dans sa prairie, en contrebas d’une décharge municipale. Le dépotoir est déclaré comme simple déchetterie alors qu’on y benne sans vergogne les gravats et tas de débris de démolition. Ça déborde même sur les terrains privés en dessous, en ces “Hautes Terres” qui déroulent une paisible et riante vallée. Verdure, nature sauvage, gibier, viaduc classé, tout est pour le mieux. Sauf la décharge des Enfreins. Les anciens se souviennent d’étranges bidons suintant de liquide “effervescent”. Un vrai conte de fée écolo. Ouverte il y a trente ans, elle est toujours dans l’illégalité, s’étalant sur plus de 2 500 m2, ce qui devrait obliger à enquête publique, autorisation d’ouverture, et inspections régulières. Cette décharge n’a fait l’objet que d’une déclaration municipale comme vulgaire déchetterie, sur la foi d’un plan trafiqué où des étangs artificiels, réellement en contrebas du terrain, ont été reportés sur la carte à flanc de colline, pour ne pas avoir l’air de flirter de trop près avec la limite du dépotoir. De toute manière, ce haut lieu du rebut n’a rien à faire là, en plein site protégé, dans une zone inscrite en ZPPAUP*. Le nouveau POS aurait pu remédier à ce laisser-aller, mais aucune décharge de remplacement (et respectant les normes en vigueur) n’est envisagée. Les abords du dépotoir des Enfreins sont toujours l’objet de tractations pour étendre sa surface en récupérant des terrains. Mais bon. Nul n’est sensé avoir Enfreins la loi.

* Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager.