Il fournit la police en chanvre !
Stupéfiant !
La brigade des stups et la répression des fraudes ont leur fournisseur officiel : un barbu, parfaitement connu, qui n’hésite pas à les approvisionner en substance inoffensive. Que fait la police des poils ?
Ils n’en ont jamais assez ! Régulièrement, les services de police chargés de la répression des toxicomanies et les fonctionnaires de la répression des fraudes reviennent s’approvisionner en chanvre, curieusement conditionné en bouteilles, chez celui qu’ils soupçonnent des pires délits. Ils se fournissent donc en liquide sous couvert du service. Mais le scandale est double. Car ces agents de l’État sont accros à une boisson totalement inoffensive. Il sont donc abusés. Résumons. Le cannabis en vente libre en France, c’est fait : on peut très légalement consommer du chanvre indien. En le buvant. Invention savoureuse de Jean-Claude David, barbudo et maraîcher bio de St-Julien-de-Concelles, la “Chanvrette” n’intéresse même pas les dealers, la teneur en THC, le tétrahydrocannabinol étant bien inférieure à 0,3 %, le maximum légal. La justice tousse mais n’a pas encore trouvé comment faire cesser ce désordre qui met en jeu la défonce du consommateur. Car on veut tromper les vrais drogués : ce breuvage n’a aucun effet sur l’apparition de pachydermes couleur bonbon.
Patron, un verre de cannabis !
La cannaboisson pétillante attire pourtant la brigade des stups et les agents de la répression des fraudes qui, à chacun de leurs passages à Saint-Julien-de-Concelles, exigent du chanvreur en bouteilles des échantillons à répétition. À fins d’analyses, disent-ils. Au point que Jean-Claude David s’est décerné le titre de fournisseur officiel des stups et des fraudes. Comme il faut bien des prétextes à ces visites, on lui a demandé à ce que la mention “Boisson à base de feuilles de chanvre” disparaisse des étiquettes, au profit de “Boisson à base de chanvre”. La nuance est d’importance. On l’a sommé de changer le nom. Toujours verbalement. Jean-Claude David en a vu d’autres, question tracasseries officielles, lui qui a jadis renvoyé son livret militaire en signe d’antikakisme primaire. Les flics l’ont sommé de supprimer la feuille de cannabis de ses étiquettes, alors que les autres boissons de sa gamme sont pareillement illustrées de feuilles de frêne et d’ortie. Le tétu barbu a brandi deux jurisprudences récentes relaxant des apologistes présumés du chanvre via l’illustration de feuille.
Désaltérant, pétillant, peu alcoolisé (1,8°), ce breuvage au cannabis sativa L est issu d’une décoction d’extrémités défleuries de plants femelles, avec les graines. En vente libre dans le circuit bio, on le trouve aussi à la buvette des Verts à l’Assemblée nationale. Ceux-là, on leur ferait avaler n’importe quoi. “Ça met de bonne humeur et offre un bon sommeil” se réjouit Jean-Claude David qui rêve de voir la question sur le quinquennat détournée vers un référendum sur la légalisation du quinquennabis. Il serait vraiment temps de l’arrêter.