Un traité pour un vicomte-rendu

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Un scoop : Philippe de Villiers sait lire. Et quand la gazette locale relate le passage de François Hollande à la Roche-sur-Yon, le Vicomte lit avec courroux qu’il se fait traiter : “Menace, intimidation, ça fait froid dans le dos. De Villiers verse dans le culte du chef avec un reflet national populiste. Le bocage est un laboratoire de l’idéologie villiériste. Au Puy-du-Fou, on pratique un certain révisionnisme historique. Les collectivités doivent être partenaires et non vassales”*, le sang bleu du Philou ne fait qu’un tour. Diantre. Croyez-vous qu’il traînât en justice la gazette pour avoir propagé tant d’odieux propos ? Non point. Le Vicomte a réservé sa vindicte à celui qui aurait proféré ces amabilités, le conseiller général socialiste Pierre Régnault, sans être d’ailleurs certain qu’elles ont été précisément retranscrites par le compte-rendu du journal chéri. L’assignation a été rédigée par l’avocat commis de fils, le zélé Alexandre Varault, qui s’emmêle un peu la sémantique en croyant comprendre que le révisionnisme historique insinue “la remise en cause de la réalité de l’holocauste”, ce qui ne lui vaudra pas la considération des négationnistes dignes de ce nom. C’est comme ça qu’on perd des clients.

* Ouest-France Vendée, le 13 mars 2000