Le livre qui va faire gagner Harousseau
Du sang, de la chique…
Les Radicaux sont cuits pour Le Mappian, adjoint au maire. Trahi par son parti, renié par Jean-Marc, il promet un livre vengeur sur « le système Ayrault»…
Comme pour nos amies à cornes, l’affaire commence par une histoire de farine, plus exactement de roulage dans la farine, qui a littéralement rendu fou Michel Le Mappian, actuel adjoint au maire de Nantes et futur débarqué de la liste à Jean-Marc.
Les entomologistes de la vie politique nantaise savent que les Radicaux de gauche sont depuis longtemps représentés par un duo de comiques, sorte de Laurel et Hardy municipaux, plus connus sous les noms d’Alexandre Mazzorana et Michel Le Mappian. Ne représentant pratiquement qu’eux-mêmes, ces « amis de trente ans » ne doivent leurs places au Conseil municipal qu’à leur étiquette, alliance plurielle oblige. Les meilleures choses ayant une fin, la séparation de ces deux inséparables remonte au 13 avril, lorsque Mazzorana réussit vite fait bien fait à piquer la présidence des Radicaux de Loire-Inférieure à Le Mappian qui n’avait pas cru nécessaire de mobiliser ses amis, certain que sa réélection serait une simple formalité. Erreur fatale. L’infortuné Le Mappian crie aujourd’hui au « putsch » et stigmatise « cette atteinte évidente à la démocratie ». Il jure même, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. Sauf que si, car cette fable sans morale ne s’achève pas là.
Le Mappian : « Trahison et reniement »
En octobre dernier, les Radicaux de gauche à présent sous la houlette d’Alexandre Mazzorana, décident de proposer quatre candidatures sur la prochaine liste d’Ayrault. Dont Mazzorana et, vous l’aurez deviné, sans Le Mappian qui hurle tous azimuts que le maire lui avait promis un tas de promesses, que ça ne va pas se passer comme ça et qu’on va voir de quel bois il se chauffe. Il va jusqu’à exiger du maire qu’il intervienne personnellement contre Mazzorana auprès de la commission des conflits du Parti radical de gauche ! Jean-Marc, impassible, lui signifie qu’il n’ira pas contre la volonté des partis de sa majorité plurielle. Exit Le Mappian, prié de retourner à ses chères études.
Touché droit à l’ego, qu’il porte large, Le Mappian concocte alors une machine infernale à tirer dans les coins, un sombre opuscule sobrement intitulé Trahison et reniement. En fait quelques pages ramassées en deux chapitres, le premier dédié à son « ami » Mazzorana, le second consacré au « système Ayrault », n’hésitant pas pour l’occasion à reprendre l’un des arguments du candidat de droite Jean-Luc Harousseau. Il décrit ledit « système » sous le jour d’un empire pyramidal sur le déclin, rien de moins. Mais, pas Radical pour rien, il prévient aussitôt : « Ce livre sortira à Noël, sauf retournement de situation d’ici là.» En clair sauf si Jean-Marc le reprend sur sa liste, auquel cas l’imprécateur n’hésitera pas à replonger dans les délices d’un « système » pour le coup plus du tout sur le déclin. « C’est du chantage », confie-t-on dans l’entourage du maire qui commence à se pincer le nez. C’est dommage, il aurait pu le nommer adjoint aux chorales, lesquelles sont tout de même plus nombreuses à Nantes que les Radicaux.