Un nid de pédophobes à Ouest-France
François-Reagis
Justice et Liberté, c’est marqué dessus à Ouest-France. Justice : en octobre dernier, l’abbé Bissey est condamné pour pédophilie par les assises de Caen. Liberté : pas question de parler du procès dans les colonnes du grand quotidien rennais, enfin le moins possible. François-Régis Hutin, son infaillible pédégé, donne l’ordre de mettre la pédale douce sur l’affaire, refuse des propositions d’articles et édulcore systématiquement les titres afin que n’apparaisse pas la qualité d’ecclésiastique de l’accusé. Le rédacteur en chef Didier Pillet, le petit doigt sur la couture de la soutane, exige que les textes lui soient faxés avant d’être mis en page… Ce n’est qu’une fois l’abbé condamné que l’affaire sera vraiment évoquée, et encore, surtout pour donner le point de vue de l’Église et des milieux catholiques. « La souffrance des victimes n’a malheureusement pas bénéficié d’autant de complaisance », s’indigne l’intersyndicale des journalistes de Ouest-France, qui crie à la censure. 150 journalistes signeront une pétition dénonçant cet abus de pouvoir qui nuit à l’image de leur journal, « une nouvelle fois ternie par une volonté irrationnelle venue d’en haut de protéger un monde clérical qui n’en demandait pas tant.» Venue d’en haut, voire du Très-Haut qui entre dans une divine colère et pose la question de conscience : « Pourquoi les journalistes concernés ne tentent-ils pas de faire reconnaître leur clause de conscience ?» Ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à prendre la porte : « C’est taisez-vous ou partez » s’étranglent les journalistes privés de toute liberté d’expression. Saint François-Régis devrait payer à ces impies des stages en monastères : ils y apprendraient les vertus du silence, qui semblent en passe de devenir la règle déontologique de son canard.