Rachel débauchée
Nous deux
La présence de Rachel Bocher sur la liste de Jean-Marc Ayrault a eu, passée la surprise, comme premier effet de faire grincer les dents de nombre de colistiers et militants de gauche. Il faut dire que la dame a un parcours qui tient plus du gymkhana que de la ligne droite. Encartée UDF, elle est candidate aux régionales en 1998 sur la liste de Gisèle Gautier. Aujourd’hui « sans étiquette » sur la liste Ayrault, en sixième position s’il-vous-plaît, Rachel Bocher commence à se traîner une sérieuse réputation d’arriviste aux incisives acérées. « C’est une erreur de casting, gémissent certains caciques de gauche, le cabinet d’Ayrault a voulu faire un coup mais il risque de s’en mordre les doigts. Mal implanté dans la bourgeoisie nantaise, le maire veut séduire une partie de l’électorat de droite. Il ne sait pas à qui il a affaire…«
Certaines mauvaises langues du PS racontent que le coup vise surtout le mari de Rachel Bocher, Jean-Yves Bocher, tête de liste UDF à Saint-Herblain, ancien candidat suppléant d’Harousseau aux législatives contre Ayrault et candidat aux cantonales contre Brigitte Ayrault. Bref, des histoires de familles. Jean-Yves Bocher réussit même l’exploit de ne pas faire l’unanimité dans son propre camp. Lui aussi adepte des parcours sinueux, il est passé par le RPR avant de rejoindre les rangs de l’UDF. « C’est un mec pas clair et beaucoup veulent lui faire la peau à l’UDF, racontent des proches d’Harousseau, en plus il est nettement moins brillant que sa femme. Une chose est sûre, l’un comme l’autre tueraient père et mère pour y arriver. » Une chose est sûre, c’est que, quel que soit le résultat des élections, le gentil couple Bocher aura réussi à se mettre du monde à dos, à droite comme à gauche. Qui sait ? Ils finiront peut-être centristes.