Châteaux en épargne
Qui PEP gagne
Mieux que Pacman ou le ver solitaire, voilà le plan d’épargne qui n’épargne rien, même pas son capital.
Faut pas croire la pub. Un couple d’ouvriers de l’Aérospatiale s’est fait piéger par une offre pourtant pas mirobolante. En avril 1991, Nadine Bouhier commence à placer 500 F par mois sur un plan d’épargne populaire des Mutuelles du Mans assurances. Vous savez, « MMA, zéro tracas, zéro blabla ». Puis elle se marie avec Christophe et ils continuent à placer leur mise régulièrement. Au bout de dix ans, leur capital de 60 000 F devait produire une plus-value de 12,04 % net en croire la pub qui les séduit et où figure une belle phrase : « Les trois plans pierre des Mutuelles du Mans assurance font mieux que tenir leurs promesses ».
Dix ans plus tard, le blabla garanti « zéro tracas » a viré aux pertes et fracas. Début mars, le département Épargne et prévoyance des Mutuelles a écrit au couple : « Je vous remercie d’avoir fait confiance aux MMA en souscrivant votre contrat Le Mans PEP Immobilier ». Seul hic, le tableau de situation du bon plan : le capital qui arithmétiquement devait s’élever à 60 000 F, n’est plus que de 54 044 F !
Et de bénéfice de la cagnotte, zéro patate. L’épargne négative détruit l’espoir d’agrandissement du pavillon de Rezé. Le directeur de l’agence est désolé, mais on ne peut rien faire. Il n’était pas là à l’époque, etc. Un conseiller de MMA explique à Lulu : « Ce support a eu ses heures de gloire, mais les contrats n’ont aucune notion de garantie de taux, ni sécurité de performance. Le marché immobilier, c’est comme la bourse. Il y a d’un côté la compréhension du client, de l’autre le support de pub qui se base sur des hypothèses, mais ne connaît pas l’avenir. Quand le vent a tourné on a proposé un changement de support à certains clients. » Le vent tournant, voilà le vrai ennemi de l’épargne popu.