Le Nouvel Ouest : des mille et des cents
Fanzine
Hervé Louboutin est un farceur. C’est aussi pour cela qu’on l’aime. Et ce louboutentrain n’en perd jamais une pour faire se gondoler ses lecteurs, ses collègues, même ses clients. Tenez, prenez son magnifique document publicitaire tout en papier glacé. Rien que le titre est à hurler de rire : il annonce dès 1998 pour Le Nouvel Ouest « 16 départements, 25 000 exemplaires, un réseau de 5 000 distributeurs ». Vous ne voyez pas ce qui est risible ? C’est qu’il s’agit d’un canular à double effet : un document interne du Nouvel Ouest portant sur la même période, soit 1998, montre qu’en réalité la moyenne de diffusion ne dépasse pas 11 423 exemplaires, pour une moyenne de vente de 1 631 exemplaires, avec un bouillon* oscillant gaiement entre 73 et 93,8 % ! Nous sommes loin des 25 000 exemplaires annoncés… Amusant, non ?
Plus rigolo encore, ce document démontre que Le Nouvel Ouest ne dépasse pas toujours les mille exemplaires vendus par numéro. Ce qui, soit dit en passant, relève de l’exploit avec un réseau de 5 000 distributeurs. Les ventes vont de 4 609 (n°1) à 1 511 (n°17), en passant par 837, 929, 626, 586, 687, 811 exemplaires vendus entretemps… Sacré Loulou !
En tout cas, au prix où il vend ses pages de pub dans Le Nouvel Ouest, une chose est sûre : le sens du comique n’exclut pas le sens des affaires. Peut-être même bien au contraire. Surtout lorsqu’on sait qu’il est extrêmement rare dans la presse de voir son chiffre grimper après les premiers numéros. Pourvu que ses clients qui lui achètent des pages de pub depuis des années n’étouffent pas… de rire.
* Terme désignant les invendus dans la presse.