L’Hebdo de Nantes passera-t-il l’été (ailleurs que sur le sable) ?
Coup dur
« Ambiance lourde et pesante » à L’Hebdo de Nantes. Le journal qui s’est penché de près sur Loft Story, semble en appliquer les règles par un dégraissage progressif. De sept en février avant le départ d’Alain Le Bloas, qui a essuyé les plâtres d’un lancement poussif, la rédaction se retrouve à cinq fin juin. Le tout pas vraiment dans la joie et la bonne humeur : des journalistes virés, la correspondante de la page « balades » qui claque la porte, fin de contrat en juin pour le maquettiste, le photographe non remplacé pendant les vacances… Ça sent sévèrement le roussi. Cette fuite de cerveaux s’explique par des difficultés chroniques. Le Télégramme, actionnaire à 55%, commence à trouver l’addition un peu lourde : L’Hebdo affiche cinq millions de pertes pour l’exercice 99 – 2000. Le vieux Coudurier, patron du Télégramme et néanmoins papa d’Hubert, le directeur de L’Hebdo, s’est réveillé en sursaut et a octroyé « trois mois pour réagir ». Hubert a dû prendre son bâton de pèlerin pour trouver un sauveur : après avoir vu la Socpresse (Presse-Océan) et Le Monde, il a déniché in fine un certain Thierry Veret, proprio de plusieurs petits canards en France qui s’était illustré il y a plusieurs années en reprenant quelques temps L’Événement du jeudi. De l’aveu même d’Hubert Coudurier, Véret représente « la dernière chance » de L’Hebdo : soit ce partenaire financier joue le jeu, soit c’est la clé sous la porte. Résultat cet été.
Les survivants de cette aventure de presse ont des soucis à se faire. Vendredi 15 juin, le directeur des ressources humaines du Télégramme s’est pointé à Nantes, ce qui n’annonce jamais rien de bon. Il a même dîné le soir dans un restau nantais avec Charles Baudinat, l’ancien d’Antenne 2 qui avait pour mission jusqu’en juin de sauver L’Hebdo. Ce dernier lui a glissé entre la mozzarelle et le tiramisu à propos de sa rédaction : « C’est une bonne équipe, ce serait dommage de ne pas les garder, même ailleurs. »
En attendant d’aller voir ailleurs, l’équipe en question peut prendre des vacances : L’Hebdo ne paraîtra pas les 8 et 15 août prochains. Fait trop chaud ? Espérons quand même qu’avec les feuilles mortes de la rentrée nous retrouverons notre feuille hebdomadaire préférée.