Boutin, quel journal ! Loulou se cavale
Le phare de la pensée occidentale de l’ouest est en train de craquer. Excédé par l’indifférence que lui témoigne Nantes, la ville qui lui doit tout, où personne n’achète son journal qu’il est pourtant vachement bien (à peine 1 800 exemplaires par mois, y compris les abonnements de complaisance), Hervé Loulou a décidé d’aller s’installer à Rennes. L’animal cherche actuellement des locaux dans la capitale orientale des Bretons.
L’opération lui permettrait de se refaire une énième virginité à peu de frais, dans une ville où personne ne le connait, à l’exception de deux ou trois rombières spécialistes des coktails mondains pour banquiers à la retraite. Le Nouvel Ouest, cet immense journal, trouvera là sans nul doute un terreau propice à sa reconnaissance universelle. Et pour bien montrer que les ponts sont désormais coupés avec la Loire-Inférieure, notre Loulou national, n’a pas hésité à mettre en vente son dernier bijou de famille, L’Écho d’Ancenis, dont il aurait cédé 33 % des parts à Loïc de Guebriant, le patron du Courrier de la Mayenne, via la société Edit’ouest. Outre un nouveau siège, Hervé est à la recherche d’un mécène, qui accepterait de payer les ardoises qui ne cessent de s’accumuler sur son bureau par la faute des milliers de non-lecteurs qui continuent à ne pas acheter son journal. Certaines rumeurs évoquent un geste de Vincent Bolloré, le sauveur du papier à cigarettes breton. Loulou doit, en tout cas se dépêcher parce que son banquier nantais, le CIO, prend actuellement ses distances. Le Nouvel Ouest pourrait en perdre sa couverture. Les Paysdelaloireux sont vraiment des ingrats.