L’arsenal pris de Cour

Publié par lalettrealulu le

Indretamé

Titanic hélicoïdal à Indret, révèle la cour des comptes. Dans son rapport sur les industries d’armement et d’État, rendu public en octobre 2001, la cour des comptes s’est penchée sur les arsenaux de la DCN, la Direction des constructions navales, seul survivant des arsenaux d’État en Europe.

En se penchant, la Cour est tombée à Indret sur quelques originalités que nous envient les anciens pays de l’Est. Notamment un parc de machines à rien faire. Avec les équipes d’ouvriers et d’entretien dédiés à cet ouvrage bien peinard. « Certaines machines lourdes, jugées indispensables par la DCN, servent moins d’un mois par an (…) À Indret, seules 31 machines sur 97 sont utilisées plus de 2 400 h par an ».

L’arsenal d’Indret s’est ainsi doté il y a dix ans d’une machine à souder les hélices en titane. Super ! Sauf que les sous-marins et porte-avions tricolores ont choisi des hélices en cupro-aluminium. Ne sachant souder que du titane, l’arsenal a donc sous-traité ces hélices à l’industrie privée. Avec le succès qu’on connaît pour le Charles-de-Gaulle. À Indret, la machine à souder le titane a néanmoins été conservée et entretenue, et l’atelier concerné est resté en sous charge, sans que personne ne bouge.

Passons sur le tour de passe-passe comptable qui permet de dépenser 300 millions de francs (trois fois le budget annuel de l’Élysée) pour financer le procédé Mesma, un truc pour faire marcher plus longtemps les sous-marins classiques sans emonter respirer à la surface. Dépenses de recherches inscrites sur un « compte d’attente » qui se « soldera au fur et à mesure que des clients étrangers acheteurs de sous-marins achèteront éventuellement ce procédé ». Ceux qui n’aiment pas que l’on jette de l’argent par les hublots apprécieront ce « éventuellement ». D’ordinaire, ces recherches sont financées par la Marine nationale, premier utilisateur des innovations des arsenaux, mais ce machin pour moteurs de sous-marins classiques, la Royale n’y voyait aucune utilité. Pas grave, le reste du monde paiera. Éventuellement.