Les promoteurs se font du remblé
Quote park
Le remblé, c’est à La Bol quilé.
Quand il ne vend pas des camions militaires comme directeur commercial d’Acmat, Yves Métaireau, le maire de La Baule est un bon petit soldat de la République : il en applique sans rechigner les lois même si elles ne sont pas obligatoires et si elles émanent de ses insupportables ennemis socialistes. Ainsi, au conseil municipal du 1er juillet 2001, il a décidé d’appliquer la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, dite SRU. Elle prévoit l’éventualité de taxer les nouveaux proprios dans des lotissements pour lesquels il a fallu créer des rues nouvelles, avec lampadaires et eau courante à faire courir jusque là. Voilà ces citoyens contraints de participer au financement public, ce qui n’a rien d’illégitime. Mais si ces loquedus sont ponctionnés pour implanter leurs propres logements, les investisseurs immobiliers du front de mer sont eux exempts de tracasseries similaires. Les promoteurs qui investissent et spéculent sur les mètres carrés en étages avec vue plongeante sur le remblai sont choyés, exonérés de « taxe sur le dépassement de plafond de densité ». Guichard avait supprimé cette méchante et conséquente taxe pour ne pas fâcher le béton juteux. Métaireau a soigneusement conservé le régime de faveur, prétextant que rien ne servirait à rétablir cet impôt, puisque de toutes façons, personne n’allait construire sur ce front de mer, si peu convoité, comme chacun sait. En fait, les permis de construire ont fleuri sur le remblai et la ville aurait pu récupérer un joli pécule. Si la taxe était en vigueur, le promoteur l’intègrerait dans son prix de revient, les projets seraient moins juteux, et la perspective de démolition de villas anciennes. Dans les faits, les minables sont tenus de cracher au bassinet alors que les promoteurs salivent. À La Baule, les promoteurs ne sont pas urbannis.