Pas jojo le débit de l’eau
Peste ici
C’est le plancton qu’il est ravi, baigné dans un pernicieux raz-de-marée chimique. À la sortie de la Loire, la flotte charrie une dizaine de tonnes par an de pesticides, herbicides surtout. Le rapport* national publié à la mi-juillet par l’IFEN, l’Institut français de l’Environnement, égrène des relevés inquiétants dissous dans l’eau de triazine**, atrazine, simazine, terbuthylazine, dééthylatrazine, déisopropylatrazine. Il y a aussi du métolachlore et de l’alachlore, histoire de varier les rimes pour les bricoleurs d’alexandrins. Les pesticides, on en consomme 100 000 tonnes par an, près de 2 kilos par habitant, jardinier du dimanche ou agriculteurs, surtout pour le maïs. Les effets sont connus : cancers, infertilité masculine, troubles du système endocrinien. La baie de Bourgneuf et de l’Aiguillon s’en ramasse de bonnes doses en dissolution de l’eau, ce qui n’est pas un cas isolé : « L’ensemble du littoral français est contaminé par les pesticides », écrit l’Ifen ajoutant que « l’étendue océanique dans les eaux du large et les eaux profondes n’est encore que fragmentairement connue.» On comprend mieux pourquoi les bégonias poussent si mal sur les huîtres.