Pinte fait mousser la droite
Courage, Fillon !
Fidèle à ses principes, la droite nantaise aborde les législatives dans le plus complet bordel, prête à se remanger une énième gamelle.
La bataille des législatives a déjà commencé dans les rangs de la droite entre RPR et UDF, ce qui ne surprendra personne. Plus rigolo en revanche, le RPR risque de nous offrir un duel du plus bel effet dans la 2e circonscription, tenue pour l’heure par la socialo Marie-Françoise Clergeau.
Tenez-vous bien… Outre l’UDF Loïc Le Masne de Chermont, toujours dans les bons coups, probablement Annick du Roscoät, CNI-en-chef « candidate à tout » selon ses petits camarades, le RPR risque d’aligner deux candidats de poids : le directeur de cabinet de Fillon, un jeunot aux dents de loup nommé François Pinte et, sur le retour éternel, notre Babeth préférée.
Or la 2e circonscription de Nantes est une priorité de reconquête pour la droite, une sorte de test sur ses capacités à reprendre la mairie en 2007. C’est sans doute pour cela que tout le monde s’y précipite sabre au poing. En alignant son directeur de cabinet, Fillon veut la jouer fine : à la fois peser sur les désignations aux législatives et préparer son poulain pour les prochaines municipales. Si Babeth se vante du soutien de Chirac, au RPR on la passerait bien par pertes et profits : « Chirac a déjà lâché Hubert… glisse goguenard l’un de ses porte-flingue, elle n’a plus rien à lui offrir, or Chirac a besoin de soutiens solides ». Comme Fillon par exemple, qui n’a pas l’intention de laisser le leadership de la droite à son vieux pote Dédé Trillard, ci-devant récent président du Conseil général. Lequel s’est empressé d’inviter la Babeth à sa petite sauterie du 15 décembre, organisée pour fêter sa victoire aux sénatoriales.
Entre Hubert qui a toujours considéré cette circonscription comme son pré carré et Pinte qui bénéficiera du poids de l’appareil RPR, les caciques ne parient pas un vieux franc sur la jupette délaissée. Sauf que l’appareil, régi depuis des lustres par le brillantissime Robert Diat, est carrément devenu maigrelet, pour ne pas dire anémié. Et que Babeth a su conserver quelques réseaux en ville, sans compter qu’elle est aujourd’hui la seule femme de droite potentiellement candidate. Ce qui sera utile, vu les rigueurs féministes de la loi.
En attendant, les couteaux s’affûtent. Il se murmure en ville que Pinte prendrait bien l’UDF Sophie Jozan comme suppléante. Cette inconnue ne l’est pas pour tout le monde : belle-fille d’André Jozan, qui fit jadis la pluie et parfois le beau temps sur la droite nantaise, la petite Sophie bénéficie, outre d’un nom prestigieux, des réseaux réacs de beau-papa. Ce qui n’est jamais à négliger. Autre renfort de poids, l’ex-député européen RPR Jean-Pierre Bazin qui s’est empressé de soutenir Pinte… Après avoir été nommé par Chirac inspecteur général des télécommunications ! Un gentil fromage qui serait la preuve, selon les mauvaises langues, que Chirac a d’ores et déjà pris position pour François Pinte. Connaissant les goûts houblonneux du grand Jacques, on espère qu’il ne l’a pas pris pour une bière réservée à Babeth.