Les correspondants ont tout pigé
Plumes pudding
Les petites mains finissent pas coûter bonbon. Après avoir rué dans les brancards, fait grève et menacé de quitter le navire, une dizaine de correspondants locaux de Presse-Océan, appuyés par des délégués syndicaux du journal, a fini par obtenir la requalification de leur statut d’esclave en celui un peu plus enviable de pigiste. Faute de place sans doute, cette information touchant pourtant de près au droit du travail le plus élémentaire n’a trouvé aucun écho dans les colonnes de Ouest-France, de L’Hebdo*, et curieusement pas plus dans Presse‑O. Employés à temps plein et pour certains depuis plusieurs années, intégrés à la rédaction nantaise, dans des locaux installés spécialement pour eux, ces journalistes à pas cher étaient royalement payés sans bulletin de salaire, en honoraires, donc sans que le journal n’ait à s’acquitter de charges patronales. Au mépris total du statut fixant l’activité de correspondant local de presse. Il aura fallu l’intervention répétée de l’Inspection du travail et la mobilisation massive des intéressés pour que les choses reviennent à peu près dans l’ordre. Au passage, certains petites plumes ont aussi préféré abandonner et partir se faire plumer ailleurs.
*À l’heure où Édouard Coudurier a bien du souci avec L’Hebdo de Nantes, les correspondants locaux du Télégramme de Brest eux aussi, s’y mettent. Fâchés de devoir travailler quasi bénévolement pour remplir les colonnes du journal édité le dimanche, les correspondants des rédactions du Finistère et du Morbihan ont décidé un boycott général jusqu’à révision de leur rémunération à la hausse.