Les interdits artificiels de la chanvrette
Univers inpitoyable
Le producteur de chanvrette, fournisseur exclusif des gens qui en boivent, était au tribunal à Rennes le 22 janvier*. Objet du litige, le refus par l’Institut national de la propriété industrielle d’enregistrer le nom de cette boisson légale à base de décoction de feuilles de chanvre, concoctée à Saint-Julien-de-Concelles, Loire-Inférieure. Même refus de L’INPI du dépôt de l’étiquette qui comporte le dessin d’une feuille, cet odieux emblème d’une culture adulée par les rastas, les potaches, les babas, les pékins, les kékés et le voisin de pallier. 9,5 millions de Français y ont touché, selon les derniers chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Les arguments de l’INPI : chanvre, donc chanvre indien, donc apologie de la débauche. Jean-Claude David le chanvretteur a pourtant retrouvé qu’en 1997, le même INPI a accepté le logo, avec la même feuille de cannabis, d’une société de Saint-Malo, « Peau de Chanvre », qui confectionne des vêtements en fibre. Reste plus qu’à se faire une liquette avec des étiquettes de chanvrette.
*Jugement rendu le 12 mars.