Petite cuisine municipale
Rubrique gastro
Le resto du Lieu unique a eu l’idée peu banale de concocter un menu spécial Saint-Valentin pour la soirée du 14 février. Toujours mieux qu’un réveillon dansant le soir du 31, encore que le menu n’aurait pas fait honte à un self d’autoroute en mal d’animation. Pour quelque 30 euros par gogo, piquette et patience comprises, les gourmets étaient tenus d’ingérer une farandole de platitudes que nous nous abstiendrons de décrire, par égard pour les estomacs sensibles. Touche finale, une pomme d’amour indécollable de son assiette et attaquable exclusivement à la tronçonneuse. Un vrai happening.
Sans doute afin que le plus grand nombre profite d’un tel art, la mairie de Nantes a décidé d’allouer 5,5 MF à l’agrandissement des cuisines de ce temple de la gastronomie*. Histoire d’améliorer la recette ? Un beau cadeau au concessionnaire du resto. En 1996, le grand chef Shigeo Torigaï avait été dans une situation similaire**. Son restaurant, au bout de l’île de Versailles, était loué à la Ville. Les cuisines, pas aux normes, devaient être rénovées. La Ville voulait bien, mais avec un mois de fermeture pour travaux et un loyer de 16 700 F mensuels bien revu à la hausse. Torigaï a renoncé, et est parti. Le patron du resto de LU, Mohamed Chorha, devrait demander des indemnités pour le désagrément des travaux.
* Subvention votée le 31 janvier 2002.
** Voir Lulu n°2, février 1996 : « Bail-bail Torigaï ».