Le miracle, c’est quel étage ?
Le bon dieu ne tient plus son monde. Ses vieux soldats ne montent plus. Le bulletin paroissial de début 2003 de la Cathédrale St-Pierre explique aux ouailles que le denier du culte est de plus en plus gourmand et qu’il faut donner pour la curaille vieillissante. Le père Francis Rousseau, curé de la paroisse y note que l’offrande de l’an dernier a permis « d’installer un ascenseur » dédié exclusivement aux trois prêtres cacochymes et octogénaires du presbytère, dont lui-même. Un truc pour se rapprocher du ciel et gonfler la facture d’électricité. Ne doivent pas croire aux bienfaits de l’Ascension, ces trois-là. Mais cette année, une fois l’ascenseur installé, on redemande aux paroissiens de cracher au bassinet, sans dire à quoi va servir leur obole. Peut-être financer un ascenseur de descente…
Pour décider les donateurs, un dépliant en couleur, genre dernier avatar de com‘, est adjoint au bulletin de la paroisse. Le prospectus vante les 50 % de l’aumône déductibles d’impôts, argument très terre à terre, qui ne livre aucun élément sur un éventuel allègement du temps de purgatoire. Le document de pub indique aussi que « Denier du culte », c’est has been, ça ne se dit plus, qu’il faut désormais parler de « Denier de l’église ». Un témoignage anonyme d’une certaine Madame L. qui dit donner 230 euros par an, est ainsi étayé : « C’est bien naturel quand on pense à ce que doit coûter l’aumônerie des enfants, le salaire des prêtres, la maison de retraite, l’entretien de l’église. » Seulement voilà, l’entretien de l’église, bien municipal, est à la charge de la Ville de Nantes, pas de l’évêché. Le mensonge, c’est un péché véniel ?