Tan : souriez, vous êtes abonné
Numérologie
Pour souscrire un abonnement annuel « pass partout » aux bus et tram nantais, le formulaire de demande, très copieux, exige de fournir son numéro de téléphone chez soi, son portable perso, le numéro du standard de son employeur, le numéro direct du poste au travail, l’e‑mail à domicile et l’e‑mail perso au boulot, sans oublier sa profession, et si on est étudiant, son niveau d’études. Sans parler des coordonnées complètes de sa boîte. Il ne manque que son numéro de music-hall préféré.
« Attention, tout dossier incomplet ne pourra être traité », précise le formulaire en gras. Mais derrière, en tout petit : « Faisant l’objet d’un traitement informatique, les réponses à certaines questions sont facultatives ». Quelles questions ? Mystère.
Ces données, c’est écrit en tout petit, « ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion ». On respire, on croyait que c’était juste pour se faire harceler si jamais un jour on commettait l’impair de rouler en voiture.
La Semitan exige que chaque client paye par prélèvement bancaire mensuel. Impossible de faire autrement. Impossible de résilier le machin avant six mois. Par lettre recommandée uniquement. Mais si on ne bronche pas, et si on ne vient pas chercher son pass annuel renouvelé, les prélèvements bancaires fonctionnent et ponctionnent pendant trois mois. Si vous mourez accidentellement et subrepticement, pensez à envoyer une lettre recommandée juste après.