Le front des sous-Spir
Presse-purée
L’info n’a pas fait grand bruit dans la presse locale. Aucun rapport, bien sûr, avec le fait qu’il concerne la société Adrexo, filiale de Spir-communication, elle-même détenue majoritairement par Sofiouest, chapeautée via la société Sipa par « l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste » dont dépend à 99,96 % Ouest-France.
Spécialisée dans la distribution de journaux gratuits et prospectus publicitaires, Adrexo, qui a vu son résultat d’exploitation progresser de 66% en 2002 à 7,3 millions d’euros, emploie ses distributeurs sur la base d’un CDI variable selon le nombre de prospectus distribués. Mais la CFTC a soulevé un lièvre en faisant valoir que, compte tenu des obligations pesant sur les salariés et la cadence de distribution, l’obole versée correspond en fait à un salaire de 1 à 3 euros l’heure. Le Smiclui-même n’en revient pas.
Le 31 octobre dernier, le tribunal d’instance d’Aix-en-Provence a rendu un jugement lapidaire en reconnaissant que « les contrats de travail des distributeurs sont non seulement irréguliers au regard des dispositions (…) du code du travail, mais stipulent une durée de travail purement fictive (…)», que ces trimards des boîtes aux lettres doivent être décomptés dans l’effectif salarial un pour un et inclus comme tels dans les chiffres du comité d’entreprise. Le syndicat compte à présent se tourner vers les Prud’hommes et demander la qualification des 17 000 contrats… à temps complet.
Dans un communiqué très fâché, la direction de Spir communication met en garde contre les velléités de répercussion de l’information « volontairement dévoyée » donnée par la CFTC et se réserve le droit « d’engager toute action en réparation des préjudices en résultant ». Le conseil des prud’hommes n’a qu’à bien se tenir.