Baignoireland ouvre un nouveau site
Au sec… !
Comme dit le proverbe : À marin, marin et demi.
Les bateaux de plaisance manquent de place. Ici, ailleurs, partout. Tout le lobby des constructeurs de baignoires en plastique le dit. On n’avait pas assez des marinas piquetées de mâts où venir pique-niquer une fois l’an avec bobonne et les mômes. Vla t’y pas qu’il faut coloniser l’arrière-côte pour entasser les vedettes et les voiliers. Sur deux hectares pour 750 barcasses, quitte à doubler vite la capacité, un projet de “port à sec”* s’adresse à “une clientèle éloignée de la région ou qui veut disposer de son bateau quatre à cinq fois par an”. Tout est prévu, même une piscine pour barboter en attendant que son bateau soit prêt. Avec de tels raisonnements, on construirait toujours plus de parkings dans les centres-villes saturés.
Les promoteurs de cette idée géniale ? La Baule Nautic, un loueur et vendeur de bateaux, concessionnaire de Bénéteau, et Bénéteau, justement, qui financerait la moitié du budget d’investissement. On résume : le n° 1 mondial du nautisme pousse à la roue pour faire cofinancer un débouché à son marché, en l’occurrence un parking à bateaux ventouses pour pique-niqueurs friqués. Concession vendue 122 000 euros pour un 11 m. Toujours avec une vision très durable du développement de ce loisir sous-utilisé, 4 à 5 fois par an étant très optimiste au regard des statistiques du secteur. Bientôt, on va creuser des silos souterrains pour entasser des canotes à voile ou à vapeur, et embaucher des escouades de flics de la côte pour verbaliser les mal garés qui n’ont pas trouvé de place. Un grand merci à Archimède, sans qui on n’aurait jamais su qu’une baignoire peut flotter, même à sec.
* Ouest-France le 23, et le 24 janvier 2004.