C’est en se formant qu’on devient formeron
Rayés des cadres
Le prolo formaté riquiqui, le cadre maousse costo.
Le Queen Mary est parti, et c’est marée basse pour toute l’année. A St Nazaire, une boîte comme ITI-CNA qui a participé à la pose de la ventilation à bord se retrouve sans grand horizon de travail. Pas de problème, le programme Cap Compétences est chargé de gommer l’effet chômage et de faire patienter tout le monde en assurant des formations. Quelques stagiaires sont orientés vers le module “ressources humaines et droit du travail”, histoire d’éviter les grèves qui font désordre, d’autres salariés se coltinent des cours de “conduite d’entretien d’évaluation” pour apprendre à virer les maillons faibles. Un stage s’intitule carrément : “Gérer un contrat en droit français et communautaire”, à toutes fins utiles de bien repérer les brèches du droit du travail.
Si ça peut aider à faire chuter les satanés coûts de main d’œuvre. Dans cette entreprise qui programme 146 stages pour ces salariés en 2004, le budget prévisionnel est de 58 091 euros, dont plus de 86 % pour les cadres. Les indécrottables prolos ne méritent pas plus de 7733 euros, contre 50 357 euros généreusement dédiés aux cadres. Même dans les salles de cours des formations, c’est la bonne vieille lutte des classes.