Sous le haut du pavé, la plage
Polo chic
Conscient de l’image désastreuse d’une station de pue-la-sueur, de congés payés et de traine-misère au soleil, le maire de La Baule Yves Métaireau rectifie : “Style décontracté, sportif, avec une pointe de chic… Le polo Ralph Lauren, c’est exactement l’image de La Baule”, confie-t-il au nouveau mensuel gratuit La Baule + qui rend hommage sur 16 pages aux commerçants et à leurs encarts de pub. Il enchaîne quelques poncifs comme “tout ce qui est rare est cher et l’immobilier va effectivement prendre de la valeur” ou “l’exonération sur le revenu concerne bien entendu ceux qui paient des impôts”. Bien entendu. À propos des villas : “Évidemment, ces habitations sont destinées à ceux qui peuvent se permettre de les acheter et les rénover.” Évidemment.
Et ça continue : “Il vaut mieux faire envie que pitié. La politique de mon opposition, c’est plutôt de faire pitié que de faire envie. » Et vlan. Prends toujours ce râteau !
Et le maire ajoute, sans état d’âme : “Cette situation contribue peut-être à repousser certains jeunes ménages vers les communes voisines.” Dehors les minables qui échappent à l’impôt sur la fortune. Avec le cynisme chic qui convient aux gens stylés. Même condescendance en regardant Pornichet et sa mairie socialiste rose pâle, traités de vulgaire “satellite d’une ville industrielle”, (Saint-Nazaire) “banlieue chic de la Basse-Loire industrielle”, qui plus est plombée par “une implantation lourde de logements sociaux qui risquent de transformer l’image touristique de la ville”. Au secours, revoilà les pauvres en marcel. Impossible d’espérer une once d’élégance de la part de ces sociaux logés, même vêtus en polo imitation Ralph Lauren.