La traite des patinoires
Essuie-glace
La glace de Noël brave le climat des Trouducs de Bretagne, et on patine dans la semoule.
Il ne gèle pas à Noël ? Pas grave, on fait des patinoires de plein air, éphémères, quinze jours cours Saint-Pierre à Nantes, autant à Clisson et Ancenis, un mois à Saint-Nazaire, un mois et demi à Châteaubriant. Même s’il y a déjà des patinoires couvertes, toute l’année, à Nantes et à Rezé. À Bordeaux, la mairie a arrêté sa patinoire à ciel ouvert depuis 2016, économisant quelque 120 000 € par an (Sud Ouest, 16/11/2016). Rennes a dit stop l’an dernier. Trop cher, gaspillant beaucoup d’énergie, d’eau mixée avec du glycol, et donc pas très écolo. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), une patinoire en plein air, quatre à cinq fois plus énergivore qu’une patinoire couverte, dépense plus de 300 000 kwh / an, soit l’équivalent en émission de 30 tonnes de CO2. Et si l’hiver est doux, il faut forcer à plein régime la production de froid. « La consommation électrique peut facilement doubler en l’espace d’une heure en fonction des conditions climatiques. Et si les températures dépassent zéro degré, c’est encore pire », selon Thierry Voegeli, porte-parole du Syndicat national des patinoires (France Soir, 07/02/2011). On pourrait pas patiner à roulettes ? Les 200 jours de « grand débat citoyen sur la transition énergétique » à Nantes, en 2018, n’ont pas brisé la glace, la féerie doit s’acharner à tapisser de glace les abords de Noël. On sent une certaine frilosité à s’emparer d’un sujet aussi brûlant.