Bavure de cabinet
L’État c’est lui
Les services de l’État souquent ferme ces dernières semaines pour rattraper une grosse bévue du directeur de cabinet du préfet, un certain Bernard Fraudin. Ce grand défenseur de l’ordre républicain, a en effet tenté de faire interner un citoyen qu’il jugeait indésirable à la préfecture. L’individu en question protestait en jeûnant dans la salle des cartes grises contre la politique ultra-répressive du préfet en matière d’alcool au volant. Expulsé manu militari et embarqué à Waldeck en panier à salade, il allait faire l’objet d’un internement d’office, quand le médecin chargé de l’examiner s’est aperçu qu’il s’agissait d’un… psychiatre, le Dr Guy Caro, spécialiste de la prévention de l’alcoolisme.
Remis en liberté avec les excuses du Procureur de la République, Guy Caro a déposé plainte en décembre contre le directeur de cabinet. Depuis le préfet ne sait plus quoi inventer pour essayer d’arranger le coup. Il invite même le Dr Caro, dans un courrier daté du 31 décembre, à se rapprocher de ses services pour envisager une collaboration future, sans oublier de faire miroiter quelques possibles subventions pour l’association que dirige ce médecin. Mais Guy Caro, qui n’a pas vraiment digéré l’agression, n’est pas pressé. Il attend un peu pour envisager un retrait de sa plainte. Histoire de faire mariner Fraudin avant leur prochaine rencontre, suggérée par le préfet lui-même. Il n’y a pas de petits plaisirs.