Le colonel sapeur et ça reproche
Pompe lard
Pompier en chef, le colonel Louis-Paul Lamandé est directeur départemental des services d’incendie et de secours. Depuis 1989, il loge gratuitement dans un hôtel particulier. Voiture de fonction, téléphone et électricité sont aussi pris en charge par le département. « Je travaille 70 heures par semaine, 35 week-ends par an, sans prendre tous mes congés. Il semble normal d’offrir à sa famille quelques compensations…», rétorque Louis-Paul Lamandé. Le loyer, de 7933 F (en 1994) a été entériné par une délibération officielle de son patron, Luc Dejoie, mais plus de trois ans après signature du bail.
Pas très réglo ni transparent, note la chambre des comptes qui relève aussi que le même colon bénéficie, en tant que chef de corps, d’une première indemnité de 11% de son traitement de base (plus de 20 000 F, selon les syndicats). À ce bonus légal s’ajoute une « indemnité spéciale de qualification » aussi de 11%, mais qui n’existe plus depuis un décret du 8 décembre 1980. « C’est l’État qui est en faute en ne nous octroyant pas un régime indemnitaire », dit le colon. Pour le sapeur pompier de base, l’indème globale n’est que de 6% rappelle la CGT des pin-pon qui fait feu à volonté sur ces avantages aux chefs.