La Sodev a l’avantage du terrain
Négotisme
Voilà enfin l’occase pour Bruno Retailleau de prendre la tête d’un mouvement. Un mouvement de terrains, c’est un bon début pour le président de la Sodev, la Société pour l’aménagement et le développement économique de la Vendée*. Par convention avec le Département, cette SEM est dotée d’une mission de négociation foncière lors d’achat de terrains par le Département.
Elle facture copieusement chaque enquête foncière, chaque négociation, la rémunération fixe étant multipliée par parcelle, par locataire et par propriétaire, voire par autant d’ayants droit si un heureux héritage a partagé le bien. Ces tarifs sont tous les ans revus à la hausse, même s’il ne faut pas plus de temps pour consulter le cadastre que l’année précédente. En 1994, un particulier de Mouilleron-le-Captif a ainsi vendu 140 F à la collectivité un confetti de terrain de 200 m2, la Sodev palpant 2905,70 F au passage. Il n’y a pas de petits professionnels.
* La Sodev sort d’un quasi naufrage. Un rapport de la chambre des comptes d’avril 1997 détaillait la déconfiture : le machin accuse 12 millions de francs de pertes cumulées en 1990, pour un capital cinq fois moindre. Il aurait fallu mettre la clé sous la porte, mais le Conseil général y est allé de sa poche en associant le comité d’expansion économique, pour regonfler le capital de 12 millions. A l’issue de l’opération, notent les magistrats, les collectivités territoriales possédaient 94% du capital en contradiction avec la loi sur les sociétés d’économie mixte qui n’autorise que 80% de fonds publics. Manipulation illégale ? Pensez-vous ! Simple “préalable indispensable à la restauration de la confiance des banquiers”, a estimé l’équipe de Villiers.