Je hais les femmes
Cher Machinchouette,
Il y a quelque chose dont je voulais te parler.
Je hais les femmes.
Oui, je les hais, allègrement, car elles nous emmerdent. À leurs yeux, il faut toujours être comme il faut. Petites, elles nous veulent grandes. Grosses, elles nous veulent maigres. Pâles, elles nous veulent caramélisées, et chocolat, elles nous veulent vanille. Je hais les femmes. Cinquante mille ans de terrorisme infligé par celles-là même qui prétendent être esclaves. Esclave mon cul, oui ! Et qu’on ne me dise pas qu’il s’agissait de satisfaire leur seigneur et maître d’homme, elles le tenaient en laisse. Tiens, combien représentent le poids et le volume des ordures industrielles et ménagères liées à la prolifération des produits dits “de beauté” ? Sans parler des difficultés de destruction de ces rejets. Combien de femmes se posent la question avant d’acheter un nouveau rouge à lèvres ? Savent-elles que son élaboration met en péril et en chou-fleur l’anus de plusieurs lapins qui eux, ne se maquillent pas ? Je me rappelle la question posée par le professeur Choron dans les années soixante-dix. Et le rimmel dans l’œil des cobayes ? Et quoi d’autre encore ? Faudra-t-il piller le tiers monde de ses ressources naturelles, végétales, minérales, pour qu’une dame paraisse à son avantage ?
Je hais les femmes. Non contentes de nous avoir, génération après génération, gâché le bonheur d’être simplement humain, elles s’en sont prises à nos hommes. Les voilà pommadés, encrémés, désherbés – sauf là où il convient- parfumés, barbouillés, j’en passe et des pires. Hommes mes frères, stop ! Unissons-nous et laissons la nature agir. Vive les rides. Vive les ventres rebondis. Vive tout ce qui n’est pas nécessaire au dieu Beauté friqué. Femme, je te hais.
Je hais les femmes. Non contentes de nous avoir, génération après génération, gâché le bonheur d’être simplement humain, elles s’en sont prises à nos hommes. Les voilà pommadés, encrémés, désherbés – sauf là où il convient- parfumés, barbouillés, j’en passe et des pires. Hommes mes frères, stop ! Unissons-nous et laissons la nature agir. Vive les rides. Vive les ventres rebondis. Vive tout ce qui n’est pas nécessaire au dieu Beauté friqué. Femme, je te hais.
J’ai récemment entendu dans une pharmacie une sémillante jeune femme demander du parfum pour chien. Elles nous auront tout fait ! Faut dire que j’aime bien les chiens.
Sur ce, je te laisse.
Danièle Jullien*
* Toujours grand-mère, rmsite et hlmiste. Comme au dernier numéro.