Départ de la J.G.V.
La vie duraille
Chacun se plaint, ici ou là, de la lenteur de la justice, et l’on a entendu pis que pendre de ce problème. Monsieur Roland Dumas, lui-même, ex-président du Conseil constitutionnel, vient d’apprendre que son procès ne pourrait avoir lieu dans les délais prévus ; il devra attendre le décret d’amnistie de juillet prochain… Certes, nul n’est jamais réellement impatient de comparaître, mais tout de même : il ne faut pas exagérer.
Il est temps de cesser de crier haro sur le baudet, et de prendre en compte les efforts qui sont faits. C’est ainsi que Madame C.* a reçu la première convocation de la J.G.V – justice à grande vitesse – la semaine dernière.
Elle fut dûment avisée, par lettre recommandée, datée du 9 courant, qu’elle était convoquée le 5, donc quatre jours plus tôt, devant le tribunal d’instance relooké, sis quai François Mitterrand, au nouveau palais de justice, lequel n’ouvrait officiellement que le 13 !
Or donc, convoquer les gens ne serait-ce que huit jours avant que le palais de justice n’ait ouvert ses portes ne plaide pas en faveur des ronchons impénitents qui s’évertuent à nous exposer que rien ne va dans notre petit monde judiciaire. Même la belle Élisabeth (Guigou) ignore tout des efforts méritoires des juges nantais ; elle continue de nous expliquer que les crédits manquent, mais que cela devrait s’arranger. C’est arrangé, Babeth ! C’est fait ! On pourra bientôt probablement être jugé avant même que le délit n’ait été commis !.. C’est pas beau le progrès ?
Georges Courtois
* En réalité, madame Courtois, mon épouse.