Liberté, sénégalité, fraternité
L’art pompier
C’est nouveau : on peut s’engager pour une journée à la Légion. Voici comment. Il faut une bonne occasion. Nantes, France, étant jumelée avec Rufisque, Sénégal, une délégation d’une vingtaine de pompiers sénégalais est reçue fin septembre par des collègues du district nantais. Tout baigne, jusqu’au dernier week-end au bord de la mer, où Médoune Wade, un des sauveteurs sénégalais, est porté absent. Panique le soir, quand il annonce qu’il s’est engagé dans la Légion, a fait tous les tests, épreuves sportives et le bataclan, et a signé pour cinq ans. Si les jumelages d’aujourd’hui servent à passer au Nord comme aux meilleurs temps des danseurs en tournée et autres ressortissants de l’Empire soviétique passant à l’Ouest, où va-t-on ? Il a fallu des kilos de diplomatie, d’interventions haut placées et de tractations feutrées des autorités locales pour parvenir à faire résilier cet engagement fort inopportun pour la réputation du jumelage. Scandale : la troupe d’élite à képi blanc se trouve injustement spoliée d’une recrue en bonne et due forme. Intolérable ingérence dans les affaires de la Légion étrangère. Encore un accroc dans l’image de la Légion de France, terre d’asile, et dans les principes d’autodétermination des peuples.