L’Hebdogramme en fait des tonnes
Pet caca
Sous le titre « Les Kurdes de Nantes défendent leur réputation*», Presse-Océan nous offre une belle leçon de faux-culisme journalistique : « Une quarantaine de Kurdes ont manifesté mardi rue de Strasbourg (…) Après la mise en cause du parti indépendantiste PKK (…) Ils entendaient ainsi protester contre les allégations de mafia ou de terrorisme qui leur sont imputées, regrettant l’attaque faite à leur communauté à Nantes…» Quelle mise en cause ? Où ça des allégations ? Qui attaque les Kurdes à Nantes ? Mystères et boules de loukoum, Presse‑O n’en souffle mot, sans doute animé d’un zèle confraternel.
Car s’il est exact que les Kurdes ont manifesté rue de Strasbourg pour défendre l’honneur de leur communauté, il est encore plus exact de préciser qu’ils l’ont fait devant les bureaux de l’Hebdogramme**, pardon, de L’Hebdo de Nantes. Décrits dans les colonnes de notre excellent confrère breton sous les traits peu amènes « d’une communauté discrète et mystérieuse », cachant en son sein des « loups gris » et des « trafiquants d’héroïne », les Kurdes ont surtout très mal vécu l’affichette de l’hebdo placardée sur tous les kiosques de la ville : « Kurdes de Nantes : une mafia dans la ville. » Un amalgame tout en finesse qui vaudra à L’Hebdo de Nantes les foudres des associations turques et kurdes de la ville et une pleine page de droits de réponse quinze jours plus tard…
Si notre confrère se trouve en panne de sujets sensationnels pour ses prochains numéros, nous lui suggérons de montrer du doigt une autre communauté : « Journalistes bretons de Nantes : ont-ils tous des chapeaux ronds ?»
* 4 octobre 2000
** L’Hebdo de Nantes est une excroissance du Télégramme de Brest