Total recale
Pas par hasard
Total rame pour avoir l’air propre. La firme pétrolière arrose une vingtaine de PME de la région de près de 500 000 euros de subvention, pour les « aider financièrement et intellectuellement », et largue 7 622 euros pour sponsoriser la Folle Journée*… L’équivalent d’une goutte de pétrole en mer, comparé aux 7,6 milliards d’euros de bénéfice net dégagé par le groupe en 2001. Mais cette stratégie d’arrosage passe moyen. Pour mesurer ce que les citoyens ont retenu comme responsables du naufrage de l’Erika, Total a financé une enquête sociologique, menée en juin 2001 par huit universités. Total a voulu placer des questions intéressées, sur « les avantages et inconvénients du pétrole » malgré les marées noires, sur les « actions de réparation » et efforts entrepris par la firme sur le terrain en finançant le grattage de quelques mètres carrés de plage. Fiasco. Ces questions ont fâché les premiers interrogés lors des six mois de phase test. Au point de couper court à l’entretien. Il a fallu laisser tomber ces questions. Comme quoi, saloper les côtes est un vrai métier qui se gère autant avant qu’après.
* Ouest-France, 25 janvier 2002.
** En contrepartie la firme a son nom cité dans la brochure, quelques places de concert et un espace de réception pour faire des relations publiques lors de la manifestation.