Ayrault privé de diligence
Éloge de la lenteur
Une diligence a été attaquée sans que personne ne bouge. La plainte de l’architecte Jean Bouyge, fonctionnaire de la Ville, date de janvier 1998. Le juge d’instruction, Jean-Pierre Pétillon* a quitté son poste sans avoir fini de démêler cette plainte contre Ayrault pour « dénonciation calomnieuse, ex-torsion de faux témoignages et subornation de témoin ». Un retour de bâton après que le fonctionnaire ait subi une sanction administrative sans preuves, été traîné en correctionnelle pour corruption, et finalement complètement blanchi par la justice. Son manque de « souplesse » lors de marchés publics lui aurait valu cet acharnement des services d’Ayrault. La plainte qui met en cause Ayrault est donc en stand by, toujours en attente de confrontations décisives. Un dépaysement a été demandé à la cour d’appel de Rennes. La justice nantaise s’est montrée nettement plus diligente pour juger en trois mois L’Hebdo pour diffamation à la demande du même Ayrault. Comme quoi, sans rien demander, le grand patron de la Ville peut parfaitement parvenir à ne pas exiger d’être jugé.
* « Des ripoux dans la tête », Lulu n° 27, mars 2000.
** J.-P. Pétillon a été nommé l’automne dernier à Paris au pôle financier des affaires sensibles, avec Renaud Van Ruymbeke.