La roseraie des fesses
Ébats de société
L’amour et les fleurs ne font pas bon ménage. Les activités sociales spontanées organisées aux alentours de la roseraie du Parc de la Beaujoire exaspèrent les riverains de Saint-Joseph de-Porterie.
Ces braves citoyens n’apprécient pas les « rencontres de couples échangistes et toutes sortes de rendez-vous amoureux ». Quatre-vingt de ces paroissiens ont pétitionné, se disant « victimes involontaires de ces insupportables activités sexuelles ». Pas de ça près de chez eux. Suivant le désormais classique principe que les Amer-loques nomment NIMBY (Not in my back yard) ils refusent l’amour dans leur arrière-cour et sur la plage arrière des automobiles, préconisant « la délocalisation de la pratique de ces incivilités vers un secteur ne comprenant pas un équipement sportif et ne troublant pas la quiétude des habitations ». Grave débat de société : L’échangiste se montre-t-il incivil ? L’amoureux sombre-t-il dans le crime en prenant des rendez-vous à l’air libre ? Faut-il des eros-bunkers souterrains ? Le moins charitable de cette morale de voisinage, c’est que sans personne pour les mater, les exhibitionnistes perdent tout le piment de leurs prestations. On voudrait décourager les jeunes à devenir exhibitionnistes qu’on ne s’y prendrait pas autrement.