Le piqué de l’époque képi
Scoot toujours
Contre les jeunes à moteur, testez les cachots privés.
Pont-Saint-Martin est une commune quasiment à feu et à sang. Une horde d’une dizaine de barbares y terrorise la population. Faut dire, ils sont jeunes, un peu turbulents l’été et c’est pas tout : ils roulent en scooter à fond sur le parking de la supérette et pétaradent leurs décibels sans parcimonie. On a même parlé de vols, et de dégradations dans les piscines. On comprend que les bons citoyens soient excédés. Au Hameau des Vignes, certains ont suscité une réunion publique avec un représentant de la gendarmerie, attentant des moyens de tempérer l’ardeur de leurs ados à roulettes. Le capitaine Gojard a fait grosse impression. Il a commencé par détailler les pouvoirs répressifs en décrivant l’attirail des armes de service. “Le ton était plus que sécuritaire, il a prôné l’autodéfense, voire plus. Le capitaine l’a dit : “nous sommes là pour réprimer, pas pour autre chose”. Il a même dit : si un jour la loi m’autorise à tirer sur un jeune qui s’enfuit en scooter, je le ferai”, rapporte Jean-Paul Chauvet, élu municipal minoritaire, présent à cette réunion en octobre dernier. Trois riverains remontés demandent comment se défendre contre les sauvageons. Le brave gendarme préconise des recettes maison comme “jeter des clous sur la voie publique” pour crever les pneus des pétrolettes rugissantes. La proposition a été entendue : les pneus d’une automobiliste ont crevé sur des clous quelques jours plus tard.
Autres idées avisées du pandore : “Boucher les passages piétonniers par de gros cailloux” pour empêcher les méchants djeunes de s’enfuir, ou même “séquestrer les enfants dans les garages, avant d’appeler la gendarmerie”. Un père de famille s’inquiète : “Mais, on n’a pas le droit de les tabasser ?” Le gendarme répond que non, bien sûr. D’un ton lourd de sous-entendu. On aura compris que l’abus de tabassage nuit à la santé. Lors du conseil municipal du 6 novembre, un autre élu de Pont-Saint-Martin s’étonne que le maire, présent dans la salle, officier de police judiciaire de par sa fonction, n’ait pas précisé “qu’il n’appartenait pas à la gendarmerie de proposer des actions illégales”. Le problème actuel des milices de proximité, c’est le manque de formation. Pour le stage de séquestration d’enfant, le jeudi, je peux pas, j’ai atelier tordage de clous.