Fric-frasques au conseil général

Publié par lalettrealulu le

Pépettes-Show

Attroupement permanent devant l’hôtel du Département : un groupe de Rmistes bat la semelle, abusé par la rumeur selon laquelle, au conseil général, on jette l’argent par les fenêtres.

La chambre régionale des comptes (une bande d’emmerdeurs qui farfouille avec effet rétroactif dans les chiffres et picaillons dépensés par les collectivités publiques) vient d’épingler le conseil général de Loire-Atlantique. Mieux que le Caporal épinglé, voici le tour du Général…

Hongrie au scandale

En septembre 1991, pour sa sortie annuelle, le conseil général emmène quelques happy mais pas tellement few à Vienne et Budapest et paie le voyage de ces 99 touristes. Coût du dégagement : 1,34 MF. « Voyage d’étude et d’agrément, selon le service communication du Dépar-tement. Le but : faciliter les relations, entre élus et personnalités invitées. Rapprocher les gens. » Certains étaient en fait prérapprochés, déjà mariés bien avant de monter dans l’avion. Sur cette presque une centaine de vacanciers, une trentaine de conjoints, personnalités extérieures se sont aussi fait offrir cinq jours d’un coût unitaire de 13 500 F. Certains ont mis 2 000 F de leur poche. On a sa dignité. Au service com’, on cafte : « Il y avait la presse : un journaliste de Radio France Loire Océan, un d’Ouest-France et leurs épouses. Aucun n’a décliné l’invitation. » À l’avenir, la chambre rappelle que tout voyage « doit avoir un lien direct avec l’intérêt du Département ».

Dérapages incontrôlés

Pour accueillir dignement à Couëron le constructeur de prestigieux bolides Venturi, le Département a mis la main à la poche. Où il a trouvé des picaillons de contribuables, investis en 1990 dans l’asphalte d’une piste d’essai, et dans le rachat de bâtiments flambant neufs. En tout 22 bons millions de francs de pognon public, dont dix venant du Département. Fonds européens, communes, Région ont fourni le reste. Bingo ! 150 emplois devaient être créés. Mais l’effectif est resté à 60 comme avant le transfert de Cholet. Cerise sur le gâteau ivre : début octobre, Venturi capote, dépose son bilan, avec un trou de 5 MF. Qu’en dit le taulier du Département ?

Aides aveugles

Épinglé encore, l’octroi par le conseil général d’aides au bâtiment industriel sans aucun bilan à posteriori de ces coups de pouce, et pire, sans « une connaissance appropriée de la localisation des entreprises aidées », dit le rapport de la chambre.

Les pépins des pépinières

Les petites boîtes, à la naissance, faut les chouchouter. Lancé en 1988, Atlanpole a semé deux pépinières d’entreprises : 13 MF investis à la Chantrerie, 17 MF à la Géraudière. Fin 91, malgré 6,8 MF de subventions, la SEM Atlanpole a perdu 3,5 MF, soit plus du double du capital social. Le hic est double : des locaux occupés à moitié, des loyers inférieurs au coût de revient. Le Département a refilé 5 MF à la Ville de Nantes pour qu’elle rachète les pépinières. « Les difficultés rencontrées sont la conséquence d’une mauvaise appréciation des besoins en la matière, lors de la décision de construction de ces deux équipements » écrit la chambre régionale des comptes.