Dans la famille pharmacien, le père Sparfel
Ordonnance
C’est un jeu de deux familles. La famille Quancard, simples pharmaciens à Nantes, commence par faire bonne pioche en dégotant un emplacement de pharmacie pour le fils et la fille, frais émoulus de la fac de pharma. L’eldorado est déniché au centre commercial La Bérangerais à la Chapelle-sur-Erdre. Promesse de bail est signée. Patatras, le préfet refuse l’autorisation d’ouverture. Motif : la population environnante ne justifie pas un nouvel apothicaire.
Loïc Sparfel* cherche aussi à caser sa fille et sa belle-fille qui ont fini leurs études de pharmacie au même moment. Il apprend le veto du préfet essuyé par les Quancard à la Bérangerais. Malin, Sparfel achète une officine à 2,5 km de là, et demande une autorisation de transfert dans la galerie marchande. Le préfet répond d’abord qu’il attend que le tribunal administratif statue sur le recours des Quancard. Deux mois plus tard, le tribunal administratif n’a rien jugé, le préfet donne feu vert à l’ouverture aux Sparfel à la Bérangerais. À neuf mois d’écart, plus question de quota de population du quartier insuffisante. Curieusement, avant l’arrêté du Préfet, le calendrier note qu’un congrès des pharmaciens s’est tenu à Nantes, présidé par le ministre de la Santé Douste-Blazy (UDF), et où Sparfel figure en bonne place. Ce qui n’impliquerait d’ailleurs qu’une posologie par voie orale. Donc pas loin de l’argument placebo.
*Vice-président PR du conseil régional, doyen de la fac de Pharma, ancien adjoint aux travaux sous Chauty, ancien champion de France de voile, catégorie Requins, plusieurs fois cité dans l’affaire Trager.