Saint-Joseph, protégez-nous de l’Amiante
Retour en poussière
L’amiante en poudre ? Une vieille défonce interdite depuis 78.
On en sniffe encore dans des bahuts.
Ceux qui se sont époumonés en survête au gymnase du lycée privé Saint-Joseph-la Joliverie à Saint-Sébastien-sur-Loire ont du mouron à se faire. Réalisé en 1976, deux ans avant l’interdiction de l’amiante dans la construction en France, le flocage à l’amiante des poutres métalliques de la salle de sports tombe depuis quelques années en poussière. « Ça tombait. Des petites choses… Sur le sol, c’était tout blanc », avoue le directeur, Michel Nicou (pas une découverte, les profs de gym ont alerté le comité d’hygiène et de sécurité depuis 1985). Il fait enlever ce flocage l’été 1994 par une petite entreprise de nettoyage sans compétence particulière pour ce genre d’opération à risques. L’année d’après, les potaches refont leur aérobic scolaire dans le gymnase. « Mais c’était toujours sale, poussiéreux par terre. Et le revêtement en coco des murs restait imprégné », confesse le dirlo. Les profs de gym refusant de faire cours, il commande une analyse d’air à un labo privé. Catastrophe : avec 97 fibres d’amiante par litre d’air, il est urgent de boucler la salle (le seuil d’alerte est de 5 fibres par litre, l’intervention s’impose à 25 fibres par litre). Depuis, le gymnase est fermé, mais les profs de gym du bahut et les élèves ont respiré des années la vacherie d’amiante , certains depuis 17 ans. Ne parlons pas des ouvriers de l’entreprise exposés à pleins poumons lors de l’arrachage. Certains parlent déjà en France du « scandale de l’air contaminé » . À Gérardmer six profs, qui ont fait leur carrière sous un plafond d’amiante, ne diront pas le contraire : ils sont morts. Ce qui est notre lot à tous. Mais morts de l’amiante. Allô à tous. Panique à bord.
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